Présentation de Charlie Chaplin

 

Une carrière fulgurante

Né à Londres en 1889 dans une famille de music-hall d'abord prospère, puis tombée dans la misère à la fin du siècle, Charlie Chaplin débute sur les planches à l'âge de cinq ans et fait ensuite partie d'une troupe ambulante de pantomime. Il s'embarque en 1912 pour les États-Unis, où Mack Sennett le remarque et l'engage à la Keystone (déc. 1913). Sa personnalité éclate très vite : le comédien inconnu s'impose non seulement comme acteur, mais aussi comme scénariste, réalisateur puis producteur. Il tourne bientôt ses propres films, d'une, puis de deux bobines, à un rythme frénétique, quittant la Keystone pour la Essanay (1915), celle-ci pour la Mutual (1916) et cette dernière pour la First National (1918). En 1919, avec D. Fairbanks, M. Pickford et D. W. Griffith, il fonde les Artistes associés, compagnie pour laquelle il met en scène ses Ïuvres les plus achevées. En quelques années, il devient le comique le plus populaire des États-Unis puis du monde entier.

Un personnage populaire : Charlot

Coiffé d'un chapeau melon, affublé d'une petite moustache, vêtu d'un veston étriqué, d'un pantalon en accordéon et de chaussures pointure 45, le personnage de Charlot ne se sépare guère de sa canne flexible, dont il use avec malice. D'abord cousin de Guignol et de Pierrot, Charlot devient vite une nouvelle entité burlesque, un nouveau mythe dans lequel les spectateurs voient le symbole de l'homme libre et têtu en lutte contre l'injustice et le conformisme d'une société. Au fil des ans, sans abandonner ce qui a fait sa célébrité &endash; son côté à la fois fruste et sensible, maladroit et astucieux, goujat et magnanime, anarchiste et redresseur de torts &endash;, le personnage s'étoffe. Chaplin mêle dans ses Ïuvres la bouffonnerie et la comédie, les préoccupations sociales et la générosité ainsi que la satire : satire contre l'aliénation du travail à la chaîne, dans les Temps modernes ; contre le fascisme allemand dans le Dictateur. Son génie réside dans la maîtrise parfaite de la pantomime, son métier d'origine, et dans la composition d'un personnage mythique. Son intelligence du cinéma et du spectacle lui permet de jouer sur tous les registres de l'émotion.

3) repères filmographiques

1914 : films de la Keystone (35), dont Charlot garçon de café, Charlot dentiste, Charlot et Mabel en ménage.

1915 : films de la Essanay (16), dont Charlot boxeur, Charlot vagabond.

1916-17 : films de la Mutual (12), dont Charlot pompier, Charlot policeman.

1918-1923 : films de la First National (8), dont Une vie de chien, Charlot soldat, le Gosse (The Kid), Jour de paye, le Pèlerin.

1923 : l'Opinion publique.

1925 : la Ruée vers l'or.

1928 : le Cirque.

1931 : les Lumières de la ville.

1936 : les Temps modernes.

1940 : le Dictateur.

1947 : Monsieur Verdoux.

1952 : les Feux de la rampe (Limelight).

1957 : Un roi à New York.

1967 : la Comtesse de Hong-Kong.