Les pratiques de l'Ecologie politique : parité et non-cumul (atelier 206 le 19 août 2010) avec Elizabeth Loichot, Jean Marc Brulé, Jacques Perreux, Brigitte Desvaux... dans la salle présence de notre nouveau députée de Rambouillet. Non Cumul L'atelier n'est pas un défouloir par rapport aux pratiques passées ou à des cas individuels, mais la volonté est de participer à la synthése des débats, d'amener du suc pour les assises et de continuer le processus pour qu'on puisse rapidement, dès septembre, être plus précis sur les consenssus/dissensus actuels. Il faut tenir compte du fait que nous sommes en phase de croissance politique, que nous passons d'une organisation modeste ( avec des tentations "cumulardes" liées à la structure, la faiblesse des représentativités, la valorisation de quelques élu(e)s pour solidifier le mouvement ) à une organisation plus importante, plus dense et qui nous interroge sur nos responsabilités collectives. A l'évidence, la création d'une charte des valeurs fait consensus sachant que pour tout signataire du nouveau mouvement..devrait s'imposer (et proner) un respect du non cumul des mandats, un respect de la parité h/f. Aussi un sentiment fort émerge sur le fait qu'il est essentiel de lier non cumul des mandats et parité h/f, de donner de vrais pouvoirs internes à un observatoire de la parité pour que nous soyions en capacité d'impliquer plus de femmes dans le mouvement (instances, commissions), de les former, de les attirer chez nous (seulement 30% des adhérents..sont des adhérentes ! il faudrait passer à 50% !) et de les fidéliser. Cumuler est un soucis éthique qui pousse à l'abstention, à la distance citoyenne vis à vis de la politique et des partis, à une caricature de l'action des élu(e)s...et le mandat unique nous parait s'imposer (bien que sur la durée, il n'y ait pas de consensus) tout en soutenant les élu(e)s, les accompagnant par rapport à la vie professionnelle, en batissant un statut des élu(e)s solide, en assurant leur "recyclage". L'élu(e) doit avoir des devoirs : capacité de transmettre ses savoirs, de préparer sa succession, d'accepter de démissionner et de céder des postes en cas de cumul. Le mouvement doit aussi se mettre en capacité..de renforcer vigoureusement la formation des adhérent(e)s, des militant(e)s..pour leur permettre d'être "prêts" à prendre des responsabilités, à être à la hauteur de l'enjeu des campagnes, de mandats électifs ou de responsabilités internes. Important aussi est évoqué, la distinction à faire entre les mandats exercés dans l'opposition ou dans la majorité (mandats locaux par exemple)..pour faire preuve de plus de souplesse et de tolérance (pour pas décourager les engagements). La présence de régles n'empeche pas de prendre en compte quelques cas particuliers, mais il faut être strict et éviter la professionnalisation, la perte de contact avec le peuple, les rentes de situation et..réactualiser la grille des verts pour la préciser, la compléter en liant avec les fonctions internes...sans oublier qu'il faut stopper le cumul des fonctions dans les SEM, collectivités territoriales, organismes associés, assos..pour empecher de créer de trop nombreuses petites baronnies avec un pouvoir imposant (et beaucoup de revenus, d'influence) dans les mêmes mains. Les sanctions contre les cumulards doivent être efficaces, taper au portefeuille, "plusieurs mandats simultanés, un seul revenu"...et le mouvement doit faire preuve d'un courage politique, accepter parfois de perdre un élu(e) plutôt que de présenter encore un cumulard, ou un vieux routier politicien. Il faut valoriser l'obligation de coopération, de dialogue et d'écoute..toujours plus efficace entre plusieurs élu(e)s du même mouvement, plutôt qu'au sein des décisions d'un unique élu(e) débordé, présent sur trop de dossiers et de fonctions. Plusieurs adhérents (dont moi même) soulignent des abus au niveau régional, avec des élu(e)s qui s'autoproclament et s'autodésignent entre eux..tout en ayant de multiples casquettes, sans qu'aucune réglementation ne soit mise en place. Est donc réaffirmé fortement qu'il faut acter (puis traduire dans les faits) des incompatibilités de responsabilité internes, combiner l'externe avec l'interne et arrêter de se réfugier derrière de faux arguments type "je suis indispensable" ou "il n'y a personne pour me remplacer", "personne n'a ma compétence". Nous avons aussi des marges de manoeuvre, qui passent par des propositions actives pouvant passer par la refonte des agglos, des véritables désignations démocratiques..qui pourraient faire avancer la notion de non cumul des mandats et de parité. Bien entendu, il faut savoir que le prochain projet portant sur les collectivités territoriales se traduira en particulier..par une chute de la représentation féminine, que nous dénonçons vigoureusement et qui est une atteinte démocratique essentielle. Parité H/F Au delà d'un grand consensus, il y a une inquiétude sourde (malgré des indiscutables succés au niveau des verts et des écologistes, et des engagements depuis longtemps)..au niveau de son application concréte sur la durée "dans une nouvelle structure", sur la ténacité à maintenir des engagements "parfois difficiles à tenir" en interne comme en externe, à différents niveaux. Les femmes sont trop souvent exclues, parfois sur des "non-dits", de fonctions internes jugées importantes comme la préparation des élections et cantonnées dans des activités "plus maternelles", et moins politiques, valorisantes ou décisives. Au sein des commissions, dans de nombreuses instances..on constate des déséquilibres et aussi parfois des réticences des femmes elles mêmes, à s'engager dans un combat politique parfois incompatible avec une vie de famille équilibrée. L'observatoire de la parité n'est pas suffisant actuellement, avec un seul représentant au CE...et une influence insuffisante sur la vie interne du mouvement, ses désignations. Necessaire de lancer une véritable campagne d'adhésion spécfique "femmes" avec une thématique adaptée, sans avoir peur de promouvoir des femmes à des postes décisionnels. La représentante (Caroline) d"Oser le Féminisme souligne avec justesse, qu'il faut politiser le sujet, l'intégrer à chaque étape de nos réflexions..nos analyses..nos projets, et considérer que celà fait partie intégrante d'un combat éhique, citoyen et militant, pour l'égalité des droits. Tout un travail est à mener dans l'implication des femmes en politique, la prise de parole, les contributions, les débats en réunions etc.. Le mouvement doit aussi ne pas perdre de vue ses élu(e)s, dans les petites mairies, et surtout dans les oppositions..pour les soutenir, et ne pas décourager les vocations ou les engagements parmi celles qui nous représentent...même à un petit niveau. Très peu de femmes à la direction de SEM, de collectivités territoriales ou d'organismes associés..il nous faut repenser la grille, au delà des mandats..Pensons cumul ! Soyons prècis, sanctionnons et pénalisons les départements ou les régions en cas de "non application" des principes de parité (interne/externe) dans les désignations, mais aussi en terme de formation "sur le long terme"..ce qui s'avère encore plus important en terme de renouvellement, d'utiliser un vivier de compétences à partir des adhérent(e)s. Pensons aussi bien entendu à éviter la présence de candidats (ou de leurs amis proches) dans les commissions de désignation..ce qui parfois interfére et empeche la juste représentation, désignation de nos consoeurs (comme de jeunes d'ailleurs). Le Cedis et la Féve peuvent permettre de faire un état des lieux précis des responsabilités effectivement tenues par des femmes, et d'engager ensuite des actions. Réequilibrer les désignations, ce n'est pas faire de la discrimination positive ou de la mauvaise promotion "par défaut", mais agir de façon éthique au sein du mouvement pour le bien de tous (hommes comme femmes) et celà ne peut être efficace qu'avec un fort accroissement des adhésions "femmes", un souffle nouveau basé sur le renouvellement (tant féminin que masculin). Jean LACASSAGNE, Périgueux, 19 août 2010